AIMEE PLADYS, SON EPOUSE

Aimée Pladys-Josèphe, son épouse
1920 – 2009

Aimée Pladys nait à Steenvoorde, dans le Nord, le 24 novembre 1920, comme sa jumelle, Léonce. Toutes deux voient le jour dans une des grandes chambres du Café Le Gambrinus que tiennent leurs parents, César Pladys et Angèle Bouquet. La famille compte déjà 2 filles, Renée, née en 1914, et Andrée, de 3 ans sa cadette. Emile, leur frère, vient au monde 6 ans plus tard.

Le café Le Gambrinus est le siège du syndicat agricole, dont César est secrétaire, du syndicat des Houblonniers et des Amis de Fromulus, qui organisent chaque année le carnaval. Outre ces responsabilités, César fait chaque jour le trajet entre la laiterie de Steenvoorde et la gare d’Hazebrouck, au volant de son camion. Le café est le lieu de nombreuses réunions, et du banquet de la Fête de St Eloi. La salle à manger fait office de bureau pour la banque Entr’aide Rurale et les Assurances agricoles dont il assure le secrétariat avec son épouse Angèle.

Les 2 jumelles sont placées en nourrice jusqu’à leur entrée à l’école.

Contrairement à la majorité des parents de ce temps-là, César et Angèle mettent leurs enfants à l’Ecole Laïque. Ils tiennent aussi à ce que leurs filles aient un métier en mains… Elles auront toutes les 4 leur Brevet Supérieur, qui leur permettra d‘être institutrices.

A 12 ans, Aimée et sa jumelle entrent au collège d’Armentières, où elles sont internes. En 1934, Aimée doit interrompre ses études pendant quelques mois pour des raisons de santé.

En 1937, elle obtient son brevet et part, avec sa jumelle, au lycée de Dunkerque. Elles y obtiennent leur Brevet Supérieur (BS) 1 en 1938, et leur BS2 en 1939.

Elle arrête alors momentanément ses études et est institutrice suppléante à Steenbecque, puis à Armentières.

Elle reprend ensuite ses études obtient son BS3 l’année scolaire 1940/41.

Elle vient de rencontrer Noël Josèphe, qui a été nommé à l’école du Centre de Steenvoorde : il en est directeur et maître unique. Grand amateur de foot, il joue dans l’équipe de la ville avec, comme co-équipier, Emile Pladys. Ils vont ensemble boire des bières au Gambrinus, où Noël fait la connaissance d’Aimée.

L’année suivante, Aimée fait encore des suppléances, à Ambouts Cappel, Morbecque.

En août 1942, Noël et Aimée se marient.

De 1942 à 1945, elle enseigne et vit au Ryvelde, tandis que son mari est chef du réseau de résistance dans cette région des Flandres, puis engagé volontaire.

Yolande naît en 1944 à Steenvoorde, dans la chambre même où sa mère a vu le jour… Francis naît à Hazebrouck, en 1945.

En 1945, la famille s’installe à Bailleul, où tous les deux ont obtenu un poste. Danielle y naît en 1948. Ils y restent jusqu’en 1953, date à laquelle Noël est nommé Inspecteur Départemental de l’Education Nationale à Chinon. La famille déménage donc en Touraine, où naissent Pascal, puis Annie, en 1954, et 1956.

En septembre 1956, Noël est nommé dans la circonscription de Béthune 3. Aimée obtient un poste d’institutrice à Sailly-Labourse. La maison de fonction de la directrice est libre (la directrice est mariée avec le directeur de l’école des garçons) et la famille s’installe donc à l’école des filles. C’est à Béthune que naissent Philippe, en 1958, et Didier, en 1960.

Quand la directrice de l’école des filles part en retraite, Aimée la remplace.

En décembre 1968, la famille s’installe à Beuvry, où Aimée assume aussi les fonctions de directrice d’école.

D’avoir eu 7 enfants lui permet de prendre sa retraite en septembre 1969. Les 4 plus jeunes sont encore à la maison…

Elle reçoit la Médaille de la Famille Française.

Aimée a toujours enseigné avec passion, elle s’est consacrée à ce métier avec enthousiasme et ferveur. Nous la voyions tous les soirs, ses tâches domestiques terminées, faire sa préparation de classe pour le lendemain et corriger les cahiers de ses élèves. 

À cette époque, l’institutrice enseignait bien sûr toutes les matières parmi lesquelles le chant, la couture, et parfois la gymnastique… 

Au cours de sa carrière, elle a eu ses 3 filles comme élèves, ainsi que Didier. Yolande, Danielle et Didier en ont des souvenirs émus, resplendissants…

En 1973, elle est décorée des Palmes Académiques, est promue Chevalière

Elle est aussi Déléguée Départementale de l’Education Nationale, et continue de s’intéresser, une fois en retraite, aux problèmes de l’éducation

Retraitée, elle peut, enfin, consacrer plus de temps à la lecture… Elle s’occupe aussi avec amour de ses plantes, de son jardin, de ses groseilliers. Elle a toujours aimé le tricot et s’y adonne avec joie. Mots croisés, scrable figurent parmi ses passe-temps favoris.

A Beuvry, elle s’occupe activement des actions « Bols de riz » en soutien aux « boat-people » dans les années 70, ou encore du « Vestiaire », association de solidarité, qui collecte des vêtements pour les plus démunis.

Le temps passe, les enfants grandissent, s’en vont, certains deviennent parents à leur tour. Aimée passe des séjours chez les uns et les autres, en France ou à l’étranger. Pendant les vacances, elle aime être entourée des siens dans la maison de famille, en Touraine, et y voir jouer, et grandir, ses petits-enfants.

A peine en retraite, elle est devenue grand-mère. Au fil des ans, 12 petits-enfants ! C’est une super mamie, aimante, attentive, accueillante, disponible…

Et, plus tard, une arrière-grand-mère ravie et tout aussi chaleureuse.

De décembre 1968 à août 2009, elle vit dans la maison familiale, dans le quartier du Quinty, à Beuvry. En mars 2006, elle a l’immense douleur de perdre son époux, Noël Josèphe. Plus tard, entourée de ses enfants, elle honore de sa présence, avec une grande dignité, les nombreux hommages rendus à son mari.

Elle s’éteint, chez elle, le 14 août 2009.